Paris janvier 2005
Chers amis et camarades de la DS,
La présidence de Lula est parvenue à mi-parcours et les élections
municipales de novembre sont propices à une sorte de bilan d'étape, au seuil
d'une période déjà marquée par les préparatifs de la campagne pour 2006.
Empêchés de participer au prochain forum social mondial et de contribuer de vive
voix à vos discussions, comme nous l'avons souvent fait pendant près d'un quart
de siècle de collaboration amicale, nous vous transmettons ces quelques
réflexions sur l'évolution de la situation au Brésil et sur ses répercussions
internationales.
1. La question centrale, au terme de ces deux années, est celle de la
caractérisation de la politique du gouvernement. On peut la définir, sans la
moindre équivoque comme social-libérale. C'est ce qui lui vaut les hommages
appuyés du FMI et des instances internationales. La résolution de la 7ème
conférence nationale de la DS, en novembre 2003, en prenait acte
clairement : « Les premiers huit mois du gouvernement Lula ont été
marqués par la construction d'un faisceau d'alliances incluant de larges
secteurs bourgeois, par une politique économique foncièrement conservatrice, et
d'autre part par des progrès limités dans la promotion du changement »
(II, 1). Ou encore : « La politique macro économique a exprimé une
totale subordination aux orientations du FMI » (II, 2) Plus récemment
encore, dans son bilan des élections municipales, le GT de la DS observait
(novembre 2004) : « La hausse des taux d'intérêts, celle sans
précédent de l'excédent budgétaire, la soumission au capital financier et aux
soi-disant marchés... étranglent la nation ».
La pratique quotidienne de la majorité de la DS, au cours de cette
dernière année, paraît cependant peu cohérente par rapport aux formulations
votées par la conférence : comment caractériser en ces termes la politique
gouvernementale, adopter une position hésitante face aux réformes concrètes qui
la caractérisent, et continuer à participer au gouvernement sans même que les
camarades directement impliqués dans les responsabilités gouvernementales
n'expriment clairement leurs désaccords ?
2. La résolution de la conférence notait que la période initiale du
gouvernement « révèle une dynamique conflictive tant à l'intérieur des
politiques gouvernementales que dans le rapport du gouvernement aux forces
sociales qui sont à l'origine de son élection » (II, 12). Elle en déduit,
dans un même souffle, une « disputa de rumos » simultanée « du
parti et du gouvernement » (V, 9)
Or, il y a entre le parti et le gouvernement une différence
fondamentale. Le Parti est le résultat de plus de vingt ans de luttes,
d'expériences liées à la mobilisation des mouvements sociaux. Cette histoire
politique se traduit par des contradictions internes entre les définitions
originelles du parti et sa pratique actuelle de subordination aux orientations
gouvernementales. C'est ce qui permet de revendiquer la légitimité et
l'héritage pétiste ( le PT « e nosso »). En revanche, comment
pourrait-on prétendre que le gouvernement que l'on vient de caractériser comme
conservateur et « continuiste » par rapport à celui de FHC, « e
nosso » ! Le parti est un produit des luttes. Le gouvernement est une
institution d'Etat. Il y a certes, en théorie, la possibilité d'y promouvoir
des réformes positives. Cette possibilité existe y compris dans des
gouvernements de gestion loyale de l'ordre établi comme ceux de Blair, Schröder
ou Jospin. Mais un gouvernement n'est pas pour autant la simple addition des
politiques sectorielles de ses ministres et le lieu d'une sorte de dualité de
pouvoir entre des ministères « économiques » et des ministères
sociaux. Celui de Lula a ainsi une politique globale dont le cap est fixé par
les choix économiques et financiers. Dans les premières semaines ou les
premiers mois, on pouvait, par souci pédagogique, concentrer le feu de la
critique sur les choix économiques, sur Meirelles, sur Palocci. Mais il s'agit
bel et bien d'une orientation politique du gouvernement, les décisions dites
« économiques » définissant les contraintes budgétaires et
conditionnant l'ensemble de la politique suivie.
3. Dans ces conditions, la participation au gouvernement est devenue de
plus en plus problématique. Dans les discussions entre militants de la IVème
internationale nous avons insisté pour éviter que la question soit posée en des
termes abstraitement doctrinaires, comme une question atemporelle, sans tenir
compte des caractéristiques du pays, de l'histoire du PT, de ses liens aux
mouvements sociaux et syndicaux. Plusieurs signes faisaient pourtant craindre
qu'en l'absence de fortes mobilisations sociales (excepté pour les sans-terre),
quelques ministres connus pour être de gauche deviennent de simples cautions ou
otages d'une politique dont les options étaient annoncées dès la campagne
électorale dans la Lettre aux Brésiliens. Sur la participation de Miguel
existaient donc d'emblée des évaluations diverses, dans l'Internationale comme
parmi vous. Mais, une fois la décision de participation prise par la DS, sans
masquer nos réserves et nos doutes, nous avons respecté son choix et cherché à
aider plutôt qu'à mettre des bâtons dans les roues. Ainsi, nous nous sommes
efforcés de convaincre les camarades de nos propres sections, que la question
de la participation gouvernementale devait être logiquement subordonnée à
l'appréciation des orientations gouvernementales. Malheureusement, il n'y avait
guère de suspens en la matière. En tout cas, il n'a guère duré : la
nomination de Meirelles et de Palocci, et les premières mesures ont très vite
annoncé la couleur. Que l'on soit d'accord ou non avec l'argument, on peut
comprendre le souci de ne pas mettre en difficulté supplémentaire, par un
départ du gouvernement, nos candidats aux mairies, notamment à Porto Alegre.
Après les élections, cette réserve n'est plus d'actualité.
4. Sans signifier une révolution agraire, le Programme national de
réforme agraire adopté en novembre 2003 pouvait représenter une réforme
substantielle, soutenue de fait par les sans-terre lors du meeting de
présentation. Il pouvait en effet, à condition d'être effectivement appliqué,
initier une dynamique de mobilisation. Au-delà de la controverse sur les
chiffres de 2004, il apparaît clairement que les retards s'accumulent par
rapport aux objectifs du programme et il est de plus en plus douteux que ces
objectifs soient atteints au terme du mandat. Devant ces obstacles, budgétaires
notamment, il aurait été possible de hausser le ton, pour faire porter la
responsabilité des retards aux choix macro-économiques, et préparer ainsi une
éventuelle sortie du gouvernement, ou du moins, la présentation d'un bilan
défendable devant les mouvements sociaux. Il semble au contraire que le MDA
soit resté très discret dans son expression publique. Il risque ainsi d'être
pris en sandwich entre une politique gouvernementale dont il ne s'est guère
démarqué et l'insatisfaction croissante des mouvements agraires.
Plus généralement, le gouvernement n'étant pas une simple mosaïque de
ministères, mais l'outil d'une politique globale, même s'il s'agit d'un régime
présidentiel où n'existe pas l'équivalent d'un conseil des ministres, on ne
saurait s'enfermer dans la gestion d'un « seul ministère » en
ignorant la logique globale des orientations.
5. Sur le plan social, l'alerte est intervenue dès l'hiver 2003 avec le
débat sur la réforme des pensions. Nous avons bien entendu l'argument selon
lequel cette question ne revêtait pas la même centralité dans la vie politique
du pays que la réforme des retraites en France ou en Allemagne. Il s'agissait
cependant bel et bien d'une réforme libérale de même type, ouvrant la voie aux
fonds de pension et, par-delà les arguties techniques, à une privatisation
accrue des protections sociales. L'affaire était assez grave pour justifier le
passage d'une critique oblique (ou « de biais »), justifiée par le
souci pédagogique des premiers mois de ne pas être dix pas en avant des masses
dans leur rapport au gouvernement, à une critique plus frontale. Bien sûr,
cette inflexion n'aurait pas manqué de poser de manière plus aigue le problème
de notre participation à un gouvernement dont on aurait combattu ouvertement la
politique. Or, au lieu d'une opposition claire et nette à la réforme, nous
avons eu une orientation hésitante, illustrée par la dispersion des votes des
députés et sénateurs de la gauche pétiste (y compris ceux de la DS), entre le
vote pour « par discipline », l'abstention motivée, et le vote
contre. L'argument de la discipline et du risque de sanctions est peu
convaincant : plus il y aurait eu de parlementaires à s'opposer
franchement (ou au moins à s'abstenir), plus il aurait été difficile à la
direction du parti de prendre des mesures bureaucratiques.
6. Il semble – les choses sont étroitement liées –que nous ayons
longtemps sous-estimé le sens de la procédure d'exclusion alors engagée contre
Héloïse et les trois députés dissidents. La résolution adoptée par la 7ème
conférence « En défense de la démocratie et contre les expulsions des
parlementaires du PT » est très bonne. Elle se conclut par l'annonce d'une
campagne publique contre les menaces d'expulsion. Moins de quinze jours après
la conférence, les menaces s'étaient cependant déjà transformées en fait
accompli. La direction du Parti avait pris les devants et désamorcé la campagne
annoncée avant même qu'elle ait commencé. Quelles que soient les maladresses
commises par les parlementaires incriminés, cette exclusion n'était pas une
péripétie secondaire. Il s'agissait pour la direction luliste de signifier
clairement la subordination du Parti au gouvernement et de diviser
préventivement les oppositions qui ne manqueraient pas d'émerger contre les
effets sociaux de la politique gouvernementale. Les sanctions bureaucratiques
illustraient ainsi la transformation du parti en courroie de transmission des
options gouvernementales auprès de la société, au lieu d'être la représentation
des mouvements sociaux auprès du gouvernement. Cette évolution était consolidée
et amplifiée par le recrutement au nouveau PT d'une sorte de « promotion
Palocci », plus carriériste et moins militante.
Au niveau international, ces exclusions bureaucratiques de quelques
parlementaires fidèles aux engagements programmatiques officiels du Parti, ont
choqué dans les milieux de la gauche sociale et syndicale, bien au-delà de nos
propres rangs. Nous avons cependant nous-mêmes tardé à prendre une initiative
de protestation avant de connaître la ligne de défense adoptée par les
camarades de la DS et par souci de ne pas réduire la campagne de défense à une
affaire identitaire des trotskystes. C'est donc après consultation des
camarades de la DS à l'occasion de leur conférence nationale, que nous avons
repris la pétition initiée par les camarades britanniques. L'écho très
favorable qu'elle a eu prouve les potentialités d'une campagne entamée
malheureusement bien trop tard.
7. Les résolutions de la 7ème conférence représentaient en
novembre 2003 une recherche responsable d'unité consensuelle, dans la tradition
de la DS, sans masquer pour autant des différences importantes d'appréciation.
De même, les mesures décidées en matière d'organisation (presse, directions,
etc) démontraient une ambition nouvelle pour la « DS grande », dans
la perspective d'une tendance plus visible, mieux délimitée, et élargie. Mais
c'est la direction du PT qui a distribué le jeu et dicté le rythme en
précipitant notamment la procédure d'exclusion pour pousser les exclus, sous peine
d'accepter une mort ou une hibernation politique, à prendre des initiatives en
dehors du parti. Certains d'entre nous ont pourtant estimé prématurée la
proclamation du P-Sol, pensant qu'il aurait été préférable de mener pendant
quelques mois une campagne démocratique pour la réintégration, tout en
organisant systématiquement des rencontres et des collectifs pour « une
reconstruction socialiste du PT » (suivant la formule qui figure dans la
résolution de la conférence). Peu importe : il n'y a pas d'outil
scientifique fiable pour décider de ces questions de rythme et de tactique. La
politique est un champ de forces et d'initiatives, dont personne n'a la
maîtrise absolue (sinon l'idée même de décision perdrait tout son sens).
Le P-Sol s'est donc constitué sur la base d'un acte de légitime
défense. Il a sans doute une possibilité de développement. Même si le PT capte
toujours certaines formes de radicalisation, son évolution droitière libère
d'autres espaces de radicalisation sociale : il y a de la vie ailleurs
qu'au PT. Cependant, même s'il parvenait à organiser une campagne significative
en 2006, le P-Sol est loin de représenter en l'état l'alternative crédible au
PT, même à un PT de plus en plus bureaucratisé et corrompu. Sur le papier (et
peut-être vues de trop loin) les choses semblent claires : ni sous
estimation gauchiste du capital accumulé dans ce parti, ni fétichisme du PT. Il
faudrait donc :
- travailler à regrouper sur un contenu alternatif clair à la politique
du gouvernement la gauche pétiste (ou ce que les camarades de Ceara appellent
joliment « la tendance pétiste du PT ». La lutte résolue menée par
ces camarades lors de l'élection municipale de Fortaleza sont le signe que des
possibilités existent.
- contribuer, pour les camarades qui le souhaitent, à la construction
du P-Sol en évitant les pièges d'un gauchisme infantile (comme la position
abstentionniste -ou l'absence de position - sur l'élection de Porto Alegre),
négligeant le fait évident qu'une victoire de Raul aux élections municipales de
PA aurait été importante pour la ville, pour la situation interne au PT, et
pour le mouvement altermondialiste dans son ensemble.
- Nouer le dialogue entre les courants de gauche au sein du PT et les
petites forces indépendantes comme le P-Sol. Une complémentarité pourrait alors
s'établir entre la gauche critique dans et hors du PT, en évitant les attaques
réciproques et en respectant les choix tactiques respectifs. Cela concerne en
particulier les camarades de notre courant : s'ils se trouvent aujourd'hui
impliquées dans des choix et des dynamiques différents, ils devraient avoir le
souci de ne pas couper les ponts et de préserver l'avenir.
8. Bien sûr, une difficulté majeure de la situation, encore aggravée au
Brésil par la dimension du pays et par les contrastes régionaux, c'est la
désynchronisation des rythmes de prise de conscience dans le PT, dans la gauche
du PT, dans les mouvements sociaux, entre états. Et notre tâche devrait être de
combiner ce développement inévitablement inégal. Mais il faudrait pour cela une
claire orientation et une ferme volonté au lieu de renforcer les hésitations en
hésitant soi-même avec les hésitants. A Fortaleza la détermination a payé. La
DS, si elle avait le projet d'une alternative claire à la politique
gouvernementale, serait certainement la force la mieux à même de rassembler une
gauche radicale dans le PT et de nouer le dialogue avec les forces qui voient
déjà plus dans ce parti l'outil principal de la lutte des classes.
Il est clair qu'une opposition résolue dans le PT préparerait plusieurs
hypothèses, y compris les conditions d'une éventuelle rupture
significative, d'une autre portée que des sorties par écœurement, en ordre
dispersé, capable de revendiquer une part importante de la continuité et de
l'héritage historique du PT au lieu de l'abandonner sans combat à une direction
usurpatrice.
9. Alors qu'en mai 2004, la discussion semblait pouvoir être ouverte
entre camarades de l'Internationale et la direction de la DS sur diverses
hypothèses à l'issue des municipales, son espace semble plutôt se réduire et
les divisions parmi les militants s'approfondir. D'autant que les
résultats des élections municipales montrent que , dans certaines villes comme
Porto Alegre, nous aurions aussi payé, selon certaines déclarations de Raul,
les conséquences de la politique du gouvernement Lula, notamment dans des
secteurs traditionnellement attachés au PT. La campagne a sans aucun doute souffert de l'image du gouvernement
Lula auprès de secteurs électoralement importants, de la régression qu'il
représente aux yeux de secteurs parmi les plus militants de PT, par la manière
dont il a réagi en cherchant des alliances toujours plus larges au lieu de
renforcer ses propres capacités d'action sociale et de valoriser les expériences
militantes d'un PT combatif et unitaire.
10. C'est un signe de maturité de la DS, et un aspect positif de la
culture du consensus qui a présidé à sa formation dès le début des années 80,
que d'avoir cherché à donner « du temps au temps » au lieu de
précipiter les divergences sous forme, comme c'eut été le cas dans certaines
sections, d'une guerre civile de tendances et fractions.
Le paradoxe, c'est que
l'orientation majoritaire de la DS semble aujourd'hui plus conciliante
vis-à-vis de la majorité du parti (sous prétexte de spéculations sur les
nuances et les divisions en son sein), alors des voix de plus en plus
nombreuses s'élèvent, chez les syndicalistes, les intellectuels, les
économistes, certains secteurs de l'église pour réclamer un changement radical
de la politique gouvernementale.
Le départ de Carlos Lessa (et l'absence de Lula aux obsèques de Celso
Furtado) est symbolique du renoncement à ce qu'il pouvait rester d'expectatives
« desarrollistes ». La démission discrète de Frei Beto illustre les
difficultés de la campagne faim 0, exemplaire de l'étranglement des réformes
sociales au profit de l'austérité budgétaire. Alors que certains espéraient une
inflexion à gauche de la politique gouvernementale après les municipale, Lula a
confirmé avec force les options économiques. Même si l'embellie de la
conjoncture lui donnait, ce qui vraisemblable, un peu de marge de manœuvre
pré-électorale d'ici 2006, la « ligne générale » demeure, émaillée
d'autres aspects anecdotiques mais néanmoins choquants (immunité sur mesure
pour Meirelles, autorisation des semences transgéniques, etc).
11. Le temps est désormais compté. Nul n'est maître des rythmes et du
temps. Mais le calendrier institutionnel imposera dès 2006 des choix clairs. Et
2006 commence aujourd'hui avec la préparation de la conférence du PT et du Ped.
Les questions tactiques devraient par rapport à ces échéances, être
subordonnées à des questions de fond et de contenu. La résolution de la VIIème
conférence contient à ce sujet les éléments d'un « nécessaire
revigoramente de uma perspectiva de transiçao ao socialismo » (I, 6), une
proposition d'autonomie nationale contre la dépendance mondialisée, une
proposition de moratoire de la dette (sur laquelle un front pourrait être proposé
au Venezuela, à l'Argentine, demain peut-être à la Bolivie, etc), des
propositions de campagne sur l'Alca, sur le salaire et sur l'emploi, sur une
démarche généralisée de contrôle et de budget participatif au niveau de l'Etat,
sur une réforme agraire et environnementale radicale. C'est en transformant une
telle plateforme en campagnes concrètes, au lieu de la garder en réserve comme
« un programme du dimanche », et en posant la question d'une rupture
avec le gouvernement que nous pourrons redessiner les alliances et les
convergences, dans et hors le PT, sur des bases solides et non sur des
impressions et des intérêts fluctuants.
12. Nous sommes bien conscients
que l'expression du point de vue développé par cette lettre peut être perçu
comme une ingérence dans le débat interne de laDS. Mais la situation est assez
sérieuse et ses répercussions internationales trop importantes pour laisser la
diplomatie l'emporter sur la franchise. Si nous appartenons à une même
organisation internationale, c'est précisément pour pouvoir établir des
rapports de franchises, profiter de l'expérience accumulée par les uns et les
autres. Cette discussion est légitime à nos yeux, d'autant que nous nous
donnons le temps de comprendre plutôt que de juger à l'emporte-pièce selon des
critères abstraits. C'est aussi pourquoi les instances de l'Internationale ont
préféré ouvrir le débat en faisant circuler informations et points de vue,
plutôt que de précipiter des votes formels qui auraient cristallisé
prématurément les positions, au lieu de clarifier les enjeux du débat. Dans la
mesure où l'ensemble des camarades de la DS, quels que soient leurs choix
immédiats de construction, restent membres de l'Internationale, nous espérons
que ce cadre commun de références programmatiques contribuera à préserver les
conditions d'une discussion sérieuse, nourrie des expériences à venir. C'est ce
à quoi, dans la mesure de nos moyens, nous nous efforcerons d'aider.
Chico, Daniel, Michael